Savoir comment négocier au mieux vos indemnités de rupture conventionnelle, cela vous intéresse ? C’est un sujet effectivement important et qu’il ne faut pas laisser au hasard. Vos capacités de négociation vont devoir s’aiguiser ou s’appliquer pour mener à bien votre départ dans de bonnes conditions pour votre futur projet.
Mais tout dépend aussi de votre contexte et de vos contraintes ! Alors, rentrons directement dans le vif du sujet de ce qui vous concerne sans doute au plus haut point.
Votre situation spécifique
Tout d’abord, il vous faut bien prendre en compte votre situation (le contexte de votre départ et votre futur projet…) et ce qui est pour vous primordial (matelas financier ou partir au plus vite). Si vous êtes en couple ou célibataire, chargé de famille ou pas, cela va aussi influencer votre motivation à obtenir.
D’autres éléments dans votre cas vont aussi être importants : ainsi, vous pouvez avoir besoin de partir à une date fixe, pour une nouvelle entreprise ou une formation par exemple . Dans ce cas, cela va sans doute être un critère plus important que le montant de l’indemnité que vous allez pouvoir obtenir.
La négociation
L’indemnité légale
Renseignez-vous bien par rapport aux indemnités légales de licenciement. C’est à partir de ce montant que vous pourrez commencer à négocier.
Et sachez qu’au-delà de ce montant, les deux parties peuvent négocier le montant de l’indemnité de rupture : vous pouvez y inclure notamment par exemple l’indemnisation du préjudice éventuel auquel vous pouvez prétendre du fait de la rupture du contrat de travail ou encore le versement d’une contrepartie financière, en raison d’une obligation de non-concurrence que vous pouvez aussi négocier.
Veillez aussi à connaître les possibles changements juridiques sur la rupture conventionnelle.
Par ailleurs, si c’est votre employeur qui vous propose de partir dans le cadre d’une rupture conventionnelle, vous êtes en situation de force : c’est en quelque sorte vous qui devez accepter le fait que l’on vous demande de partir et donc être dédommagé(e) pour cela.
Vous devriez aussi comparer ce à quoi vous donnerait droit un licenciement pour cause réelle et sérieuse, ou après un licenciement abusif.
L’indemnité de rupture conventionnelle et l’indemnité de licenciement
En fait, l’indemnité de rupture conventionnelle correspond à l’indemnité de licenciement.
Selon votre convention collective et votre ancienneté, il existe deux différences importantes à connaître :
• Certaines conventions collectives prévoient des indemnités plus importantes en cas de licenciement économique. Mais cela ne s’applique pas à l’indemnité de rupture conventionnelle. Si les raisons de votre employeur de vouloir se séparer de vous sont économiques, vous pouvez demander ce que vous percevriez en cas de licenciement économique.
• En cas d’ancienneté limitée dans l’entreprise, sachez que l’indemnité de rupture conventionnelle est due en deçà de huit mois d’ancienneté. Mais ce n’est pas le cas pour l’indemnité de licenciement.
Dans tous les cas, vous pouvez demander une indemnisation qui correspondrait au coût pour votre employeur :
• d’un licenciement pour cause réelle et sérieuse (si vous pensez que l’employeur dispose d’un motif valable et possède des éléments qui peuvent l’attester),
• ou d’un licenciement abusif (si vous pensez pouvoir l’emporter dans un contentieux aux prud’hommes).
Avec le minimum d’indemnité de rupture conventionnelle basé sur votre ancienneté dans l’entreprise et ces 2 dernières références, vous avez ainsi votre fourchette de base pour définir votre position de départ dans la négociation.
Donc, essayez de vous renseigner sur d’autres cas dans votre entourage et sur les modalités de départ d’autres personnes dans votre entreprise. Cela vous sera utile et permettra d’assurer votre approche, même si c’est un peu compliqué à obtenir.
Mais sachez aussi que votre proposition financière pourrait ne pas forcément être acceptée. Alors, restez ouvert dans votre négociation et ne fermez pas la porte à une contre-proposition. Vous pouvez même demander à votre employeur ce qu’il vous propose en échange et quel est le montant maximum qu’il est prêt à vous accorder.
Comment devez-vous mener la négociation ?
Se fixer une fourchette
Pour négocier l’augmentation de l’indemnité de rupture proposée par votre employeur, vous devez affirmer dès le début votre position. Dites à votre employeur que, pour que vous acceptiez la rupture conventionnelle de votre contrat de travail, il faut que l’indemnité de rupture soit d’un montant compensant le préjudice que la rupture aura pour vous. Vous pourrez ensuite expliquer les conséquences pour vous de la rupture :
• chômage avant de retrouver un emploi, sachant que cette période peut être longue
• période de carence imposée par Pôle Emploi
• impossibilité de contester la rupture devant les prud’hommes
• et absence d’un préavis ou d’une indemnité compensatrice de préavis.
Pour négocier votre indemnité de rupture conventionnelle, fixez-vous un plafond maximum et un montant minimum acceptable.
Préparez vos arguments à l’avance pour que cela représente une perte financière importante pour vous. Et gardez vous une marge de manœuvre pour négocier : ce que l’on pourrait appeler la poire pour la soif.
Préparez soigneusement vos arguments et entraînez-vous !
Faîtes comme un sportif, préparez-vous !
Préparez vos arguments clés et vos contre-arguments.
Etayez vos réponses juste de ce qu’il faut, mais soignez-les !
Imaginez ce que va vous dire votre employeur, en réponse à votre demande et quels seraient ses atouts clé ou points de blocage.
Rien de tel que d’avoir soigné vos arguments, leur montée en puissance et vos contre-propositions pour arriver à votre objectif.
Assurez-vous de pouvoir vous expliquer, si on vous demande votre montant souhaité ou sa justification. Soyez clair dans votre tête comme dans vos propos.
Et surtout, préparez-vous à cet entretien capital, en vous entraînant à le passer. Demandez ainsi à un proche de jouer le rôle de l’employeur pour répéter plusieurs fois cet échange afin d’être prêt le jour J. L’idée est de ne pas être pris au dépourvu et de pouvoir gérer et non subir cette négociation.
Vous serez ainsi plus à l’aise et apte à optimiser votre négociation !
Sans atteindre le point de rupture, restez ferme mais souple dans vos échanges. Soyez franc et direct dans vos arguments. Dîtes-vous et cela est vrai que vous avez tout à gagner ! Alors donnez vous les moyens d’arriver à vos objectifs.
Bonne négociation et bon vent pour obtenir votre indemnité dans le cadre de votre accord de rupture conventionnelle.